Nef des fous

La Nef des Fous, le carnet de bord de Jean-Pierre Humbert

La nef des fous ... Le carnet de bord de mes aventures et de mes rencontres picturales … Avec moi, larguez les amarres et voyagez au long cours en position assise … Naviguons gaiement, ensemble vers l’inéluctable naufrage...

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La Nef des Fous, le carnet de bord de Jean-Pierre Humbert

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Villes sauvages

Une affichette diffusée, il y a quelques semaines, par le quotidien favori des fribourgeois avait attiré mon attention. Je me […]

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  Parmi les quelque 600 représentations de la Tour de Babel, dont la célèbre version de Bruegel l’Ancien, la gravure […]

C’est en 1977 que j’ai réalisé et imprimé ma première sérigraphie dans l’atelier d’André Prin. J’avais emprunté son titre, L’avenir […]

Vous trouvez ci-dessous les reproductions de cinq des dix états par lesquels est passée ma gravure ÎLE… sera une fois […]

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ET LUX FUIT … moulins à vent contre nucléaire – Peinture et texte JPH – 2015 La Suisse des lumières […]

Comment se fait-il que lorsque j’ai conçu cette œuvre, je n’ai pas fait figurer la moindre trace de cette incandescente activité qui promettait d’être immarcescible ? Est-ce par paresse ou par lucidité que mon objectif s’est mu en téléobjectif pour nous projeter dans un lointain futur ? Sur mon image, Fribourg est catapultée quelques siècles plus loin. Fraîchement désertées, pas encore en friche, les fières façades des tours de la cité des Zæhringen made in USA laissent entrevoir les premières fissures engendrées par un lent et inexorable déclin. Bref, ça s’écroule lentement.

Au XXIe siècle, lorsque de cette peinture j’ai fait une estampe, ma très chère cité de Fribourg, petite ville ambitieuse, brillait de mille feux comme toute parvenue qui se respecte : étalage impudique de richesses, enseignes publicitaires animées et lumineuses, population multiethnique, organisation communautariste, contrôle efficace de la pensée des autochtones, soutien sans faille aux iconoclastes de tous poils et de toutes provenances, la ville était vivante et ses traditions, vidées de toute substance, étaient exploitées pour promouvoir l’économie locale à l’international. Bref, ça roulait joyeusement.

Les spectateurs attentifs à mon étrange représentation, où ne subsiste que le plus symbolique édifice historique de la ville, éprouvent un léger trouble. Vite rassurés, ils considèrent que l’implantation de la cathédrale dans le milieu hostile des gratte-ciel n’est qu’un clin d’œil amusant et innocent au phénomène irrésistible qu’on appelle le progrès. C’est, je crois, la raison pour laquelle cette image a plu, si je me fie au critère imparable des ventes. Cette interprétation a aussi été partiellement la mienne lors de la conception du tableau en 1987.

Aujourd’hui, 28 juin 2018, je peine à trouver quoi que ce soit de drôle à mon œuvre. Beaucoup moins spectaculaire que les productions du cinéma catastrophe, elle laisse cependant deviner qu’en filigrane, dissimulé, silencieux, un désastre, non-dit, a eu lieu. Comme si les hommes avaient déserté la vie sur terre, comme si la végétation allait bientôt absorber les fruits pourris du génie humain. Je crains, qu’une fois de plus, mon instinct ait précédé la compréhension des évènements.

 

CROISSANCE – EXCROISSANCES  – JPH – 2016 – Technique mixte Dans mes œuvres, je suis présent comme le fantôme qui […]