La Nef des Fous, le carnet de bord de Jean-Pierre Humbert
La nef des fous ... Le carnet de bord de mes aventures et de mes rencontres picturales … Avec moi, larguez les amarres et voyagez au long cours en position assise … Naviguons gaiement, ensemble vers l’inéluctable naufrage...
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Encre de chine, plume et lavis – 1979 – Dessin et texte de JPH
Du 21 septembre 2016 au 23 janvier 2017, le centre Pompidou présentait une exposition rétrospective des œuvres de René Magritte (1898-1967). Cet événement m’a rappelé qu’il y a fort longtemps, en 1979, en hommage au grand artiste belge, j’avais dessiné (reproduite ci-dessus) une paraphrase de certaines de ses œuvres que j’avais intitulée : En pensant à Magritte.
L’exposition du centre Pompidou s’appelait : MAGRITTE – La trahison des images, tout comme la fameuse toile qui représente une pipe qui n’en est pas une. C’est vrai que personne jamais ne pétunera avec l’objet peint par René François Ghislain, et c’est heureux. En effet, qu’y a-t-il de plus désagréable que l’odeur dégagée par une pipe activée par un fumeur envahissant ?
Cette œuvre est l’une de celles que Magritte a, paraît-il, vouées à la résolution de ce qu’il nomme «un problème». Bien qu’il ait été un grand artiste, un très grand artiste que j’admire, je pense qu’il se faisait un peu mousser lorsqu’il présumait que ses peintures avaient le pouvoir de résoudre, ne serait-ce qu’un problème. Une posture à mettre au crédit du complexe développé par certains de mes confrères artistes face à l’univers scientifique. Un besoin maladroit de s’attribuer une place prestigieuse dans un champ d’action autre que le sien, le besoin tout con de paraître intelligent.
Les peintures qui ont fait la renommée de René François Ghislain proposent effectivement des problèmes inédits, heureusement sans y apporter les habituelles solutions moralisantes. Leur beau et sobre rendu pictural, plutôt traditionnel, est mis au service d’une vision très personnelle de notre environnement quotidien. Faites de représentations paradoxales et de raccourcis visuels novateurs, ses images captivent et l’intellect et le cœur du spectateur. Il a ainsi contribué à modifier et à améliorer notre perception du monde et de ses lois.
Les publicitaires ont été particulièrement influencés et inspirés par ses images et leurs messages saugrenus. Mises au service des marchands, elles ont conservé leur part d’humour et perdu une bonne part de leur fraîcheur poétique. Contrairement à ce qu’insinue le titre de l’exposition du centre Pompidou, les représentations de Magritte ne trahissent rien du tout. Elles révèlent le sens intime des images. La vraie, la belle, la totale trahison des images, nous la devons entre autres aux publicitaires, aux musées, à la presse, aux militaires, aux politiciens. Comment leur en vouloir, nous vivons dans un monde qui ne tient debout que par des mystifications. Avec le triomphe sans partage des prestidigitateurs de l’informatique et de la robotisation, l’image devenue pléthorique est définitivement manipulée et trompeuse et pour faire bon poids, souvent racoleuse et vulgaire.
Afin de mieux connaître cet immense artiste et ses œuvres, une visite du musée Magritte Bruxelles s’impose. En ce qui me concerne, je n’ai pu admirer qu’une seule fois les peintures originales de Magritte, ce fut lors de la magnifique exposition présentée en 1987 par la Fondation de l’Hermitage à Lausanne.
Pour conclure ces commentaires, je dirai que si je devais donner un titre à une exposition Magritte, ce serait : RENÉ MAGRITTE – Une lueur d’espoir.
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Lire la suiteET LUX FUIT … moulins à vent contre nucléaire – Peinture et texte JPH – 2015 La Suisse des lumières […]
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Au XXIe siècle, lorsque de cette peinture j’ai fait une estampe, ma très chère cité de Fribourg, petite ville ambitieuse, brillait de mille feux comme toute parvenue qui se respecte : étalage impudique de richesses, enseignes publicitaires animées et lumineuses, population multiethnique, organisation communautariste, contrôle efficace de la pensée des autochtones, soutien sans faille aux iconoclastes de tous poils et de toutes provenances, la ville était vivante et ses traditions, vidées de toute substance, étaient exploitées pour promouvoir l’économie locale à l’international. Bref, ça roulait joyeusement.
Les spectateurs attentifs à mon étrange représentation, où ne subsiste que le plus symbolique édifice historique de la ville, éprouvent un léger trouble. Vite rassurés, ils considèrent que l’implantation de la cathédrale dans le milieu hostile des gratte-ciel n’est qu’un clin d’œil amusant et innocent au phénomène irrésistible qu’on appelle le progrès. C’est, je crois, la raison pour laquelle cette image a plu, si je me fie au critère imparable des ventes. Cette interprétation a aussi été partiellement la mienne lors de la conception du tableau en 1987.
Aujourd’hui, 28 juin 2018, je peine à trouver quoi que ce soit de drôle à mon œuvre. Beaucoup moins spectaculaire que les productions du cinéma catastrophe, elle laisse cependant deviner qu’en filigrane, dissimulé, silencieux, un désastre, non-dit, a eu lieu. Comme si les hommes avaient déserté la vie sur terre, comme si la végétation allait bientôt absorber les fruits pourris du génie humain. Je crains, qu’une fois de plus, mon instinct ait précédé la compréhension des évènements.
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