Nef des fous

La Nef des Fous, le carnet de bord de Jean-Pierre Humbert

La nef des fous ... Le carnet de bord de mes aventures et de mes rencontres picturales … Avec moi, larguez les amarres et voyagez au long cours en position assise … Naviguons gaiement, ensemble vers l’inéluctable naufrage...

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La nef des fous
Carnet de bord de Jean-Pierre Humbert

LE GRAVEUR PIERRE VINCENDON

Comme annoncé dans un précédent épisode de ma NEF DES FOUS du mois de décembre 2020, en ce début de l’an 2021, je vous présente quelques-uns un des artistes qui ont participé en 1991 au PRIX “contraste” DE L’ESTAMPE ORIGINALE. Aujourd’hui je vous propose de découvrir le graveur et ébéniste français Pierre Vincendon (1923-2007). 

1991- L’UTOPIE SANS ILLUSION
Ci-dessus, la gravure au burin avec laquelle Pierre Vincendon a participé
au PRIX “contraste” DE L’ESTAMPE ORIGINALE en 1991


La paix, un bel oiseau de paradis, plié amoureusement par Pierre Vincendon. La main du graveur le tient si haut que nous devrions croire à son éternité. La colombe porte en guise de plumet cinq feuilles de laurier toujours vert. Mais le ciel est barré de trajectoires d’autres oiseaux. Des superforteresses volantes lâchent leurs bombes. Un de ces œufs a explosé si près qu’il a touché la cocotte dérisoire; une traînée de sang poisse la main de l’artiste. Clarté et mesure du génie français: une aura de tendresse voile la totale cohérence de la démarche.

Texte d’Étienne Chatton (1933- 2007)

 

Portrait de Pierre Vincendon emprunté à internet et trafiqué par mes soins sur photoshop


Notice biographique
http://www.auxerretv.com/content/index.php?post/2011/09/18/Pierre-Vincendon-sera-incin%C3%A9r%C3%A9-lundi-%C3%A0-Auxerre

Né en 1923, à Pont-Evêque dans l’Isère, après le bac, il est entré à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon en 1941.
Suite à des mouvements étudiants, il arrive en 1943 au camp de Cravant qui servait d’usine de réparation d’avions allemands. Consécutivement à un bombardement anglais, il s’évade et entre dans le maquis FTP «La Marseillaise» de Vermenton. Blessé, il rencontrera sa future épouse, Simone.

Après guerre, il réintègre l’École, achève ses études et œuvre dans le vitrail et le fer forgé. En 1949, il devient professeur en cette même École où comme il le disait il devint professeur aux côtés de ses anciens professeurs, puis de ses camarades de promo et enfin de ses propres élèves. Parallèlement à son activité d’enseignement il pratique l’art du burin en taille douce (une centaine de «plaques») et à cette occasion part à la quête des grands anciens et de leurs recherches sur les proportions harmoniques, les canons de la Beauté…

Effectuant ses recherches et gravant ses plaques à Lyon, il effectuait les tirages dans sa résidence secondaire de Brosses (89660) dans l’Avallonnais. Ce qui lui permettait de signer de son nom en ajoutant les lettres EA = épreuve d’artiste (gravure dessinée, gravée et tirée par l’artiste). Il s’attachera tout particulièrement au Nombre d’Or et ses rapports au pentagone qui lui feront aimer le château de Maulnes (il créera une composition sur ce thème).

Son ami Jean-Marie Lemaire qui organisa l’une de ses expositions dit dans la présentation: «Pierre Vincendon a fait le deuil de la couleur. Il nous fait partager son respect pour le Travail, ses outils et la main qui les tient, son admiration pour l’Architecture, le Nombre d’Or et la Divine Proportion. Ainsi grâce au juste équilibre des énergies qui sous-tendent chaque composition, comme magie noire et magie blanche, Pierre Vincendon, tel l’Alchimiste, nous aide à passer par sa Porte d’Harmonie et à pénétrer à l’intérieur de l’Œuvre qu’il construit à la mesure du Monde.»

Il exposera dans de nombreux lieux de Vezelay à Tokyo.

Retraité en 1966, il continuera jusqu’en 2003 la gravure puis pour des raisons de santé devra l’abandonner. Il reviendra, toujours dans le même esprit, au dessin et au pastel… Ces derniers mois, sa santé s’était altérée, mais il continua jusque dans les derniers jours à dessiner.

Il souhaitait donner son corps à la science mais n’eut pas le temps de remplir les papiers.

Utopiste, il croyait en la phrase de Dostoïevski : «La Beauté sauvera le monde…»

 

COURRIER DES LECTEURS

oui les traités de paix ne sont qu’illusion de papier, bons à faire des cocottes
quelle estampe! idée, finesse exceptionnelle et richesse des interprétations.
j’aime particulièrement la singularité de la main qui semble sortie d’un tableau d’avant la renaissance.  si délicate et douce qu’elle semble peinte. à elle seule, elle me fait gamberger dans le tranchant de son déco.

bon dimanche

colette maillard

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